Pourquoi il est essentiel de se familiariser avec les droits d’auteur, même lorsqu’on débute l’illustration. Comment facturer ces droits ? Je vous partage ce que j’ai appris ces derniers mois.Si comme moi, vous attendez d’être confronté à la question des droits d’auteur avant de vous en préoccuper alors bienvenu sur cet article. Pas de panique, c’est à la portée de tous, il suffit d’avoir compris la logique. Car oui les droits d’auteur doivent figurer sur vos premiers devis. Et bonne nouvelle pour les illustrateurs, ces droits - ou plus exactement une partie de ces droits - sont facturables. Le B.A.-BA des droits d’auteur pour les illustrateursCommençons par le commencement. Vous avez réalisé une belle illustration, digitale ou sur papier. Sachez qu’elle est protégée à partir du jour où vous l’avez réalisé et ce, quels qu’en soit votre talent ou votre génie, et la destination (peu importe si votre création est une oeuvre purement artistique ou relève de l'art appliqué). C’est pas moi, c’est le droit qui le dit. Oui mais alors quels sont ces droits d’auteur ? Si on en parle au pluriel, c’est parce que les droits d’auteur se décomposent en deux parties : Droits d’auteur = droits moraux + droits patrimoniaux. Regardons cela de plus près. Les droits moraux vous protègent en tant qu’auteur. Vous pouvez ainsi vous opposer à une divulgation de votre oeuvre qui serait faites sans votre consentement, à une utilisation qui dénaturerait votre oeuvre ou encore revendiquer que votre nom soit mentionné. Ce droit moral est perpétuel et vous ne pouvez pas le céder. Les droits patrimoniaux vous permettent d’interdire ou d’autoriser l’utilisation de votre oeuvre et de percevoir, dans ce cas, une rémunération en contrepartie. Le droit patrimonial dure jusqu’à 70 ans après la mort de l’auteur ou après divulgation si l’oeuvre appartient à une société ou à une association. Conclusion : on ne peux céder ses droits moraux, ils vous appartiennent. Lorsque vous vendez une illustration, vous cédez vos droits patrimoniaux. Comment faire apparaître les droits d’auteur sur mon devis d’illustrateur ?OK mais, concrètement, qu’est ce que j’inscris sur mon devis ? Pour vous répondre, je vous partage la manière dont je fais apparaître cette cession de droits sur mes devis. N'hésitez pas si vous avez des commentaires, je suis aussi ouverte aux conseils et je serais ravie de préciser le sujet. Vous le constatez, lorsque je vends une illustration, je facture la production de l’illustration d’une part, et la cession des droits d’auteur d’autre part. On ne peux pas céder ses droits moraux, je cède donc mes droits patrimoniaux, autrement dit ci-dessus, des droits d'utilisation.
Tous les clients ne sont pas familiers avec la cession des droits d'auteur, c’est normal. Dans ce cas n’hésitez pas à leur expliquer la logique, quitte à les renvoyer sur le site de l’INPI. Même si votre client ne comprend pas et que vous avez envie de faire au plus simple, je vous invite à inscrire tout de même la cession des droits d’auteur sur votre devis. Pourquoi ? Car vous allez préciser le ou les supports de destination et la durée d’exploitation de votre illustration. Plus vous préciserez les tenants et les aboutissants de votre contrat, mieux vous serez protégé. Il s’agit d’être honnête et de prévenir tout conflit possible. En détaillant cette partie, vous aurez l’air plus pro et vous protégez dans le même temps la qualité de votre relation avec votre client. C’est bénéfique pour les deux parties. Ainsi, si finalement le client utilise votre illustration sur un autre support, vous pourrez lui rappeler que l'utilisation de l'illustration sur un nouveau support suppose une nouvelle discussion et éventuellement un nouveau devis. Pour l'instant - et je touche du bois - je ne suis jamais entrée en conflit avec un de mes clients, c'est une chance car la qualité des relations et la satisfaction de mes clients sont deux moteurs essentiels qui m'animent et me permettent de progresser. En mot de la fin, je pense que vous l'aurez compris, comprendre la cession des droits d'auteur permet d'anticiper certains malentendus.
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Vous aimez l’illustration et vous réfléchissez à vous professionnaliser ? Voici 4 pistes à suivre pour avancer en ce sens.Lire, interroger, écouter Si, comme moi, vous n’avez personne dans votre entourage qui travaille dans ce domaine, vous aurez besoin de vous documenter. Cela peut passer par l’écoute de podcasts (super pour accompagner le dessin, je vous partage quelques noms en fin d'article), la lecture de livres inspirants (partagez moi les vôtres, j’en recherche toujours de nouveau) ou encore en demandant conseil à des illustrateurs qui vous inspirent et qui aiment échanger avec leur communauté. L’avantage aujourd’hui, c’est qu’avec les réseaux sociaux, beaucoup de grands talents sont désormais accessibles. Et si on en attend pas trop (ils peuvent avoir autre chose à faire ou votre message peut passer à la trappe), on peut avoir de belles surprises. À propos de réseau d'illustrateurs, je vous conseille également de rejoindre la Communauté d'Elodïe, si vous êtes sur Facebook. Ce groupe est très utile si vous avez des questions restées sans réponse sur le métier. Partagez votre travailJ’étais terrifiée lorsque j’ai créé mon compte Instagram et que j’ai publié mes premières publications. Je l’ai créé sans le dire à personne. Bien sûr, les joies de l’algorithme - combinées à la curiosité de certains - ont vite mis fin à la confidentialité de mon projet, et ce en quelques heures. Mes premières illustrations laissaient à désirer... J’ai reçu pourtant que des remarques positives. Ceux qui pensaient à mal n’ont sûrement pas osé me le dire, et c'est tant mieux. Montrer ses illustrations permet de récolter des encouragements et des conseils, et surtout de s’améliorer petit à petit. Attention cependant, trop de conseils tue les conseils. Quand on débute on a surtout besoin d’encouragements. Et je dois dire que j’en ai trouvé beaucoup sur les réseaux sociaux. Puisque, en tout logique, vous partagez forcément des goûts communs avec ceux qui vous suivent. La bonne nouvelle c’est qu’il en sera sûrement de même pour vos futurs clients. Si vous cherchez à travailler pour des entreprises ou des entrepreneurs, pensez d'ailleurs à être actif sur LinkedIn. À titre personnel, je le suis depuis peu. Dites oui à une première commandeSi vous souhaitez donner un jour un tournant professionnel à votre passion pour l'illustration, acceptez une première commande. Vous ne serez jamais complètement prêt. C’est vrai mais je nuancerais encore une fois ce propos. Au début j’ai décliné des projets potentiels car je n’étais pas prête. J’avais fait des essais et il était évident que cela n’allait pas. C’était avant de partager mon travail. C'était donc avant qu’on me trouve pour mon travail. Réaliser une première commande est un challenge excitant qui vous permettra de voir si vous êtes fait pour ce métier, si cela vous plaît. Mais il est important de se sentir un minimum prêt et capable. Vous l'avez compris, tout est un savant équilibre entre s'écouter et se secouer. Imaginez votre lancement Si vous êtes conquis par l'expérience de vos premières commandes, imaginez un scénario de reconversion possible. L’illustration est un métier difficile d’accès (j’y travaille actuellement) et il faut avoir prévu un plan financier en conséquence. Cela peut-être en commençant à illustrer en parallèle de son travail. Ce que j’ai fait. En passant en 4/5ème lorsque cela commence à marcher. Ce que j’étais censée faire jusqu’à la crise du Covid. Ou en ayant mis une somme de côté. Enfin cela peut être en négociant une rupture conventionnelle pour amorcer votre reconversion, si cela est possible. Un conseil, commencez avant à illustrer et à avoir vos premiers clients. À titre personnel, je pense qu’il est important de rester psychologiquement prêt à reprendre un emploi à temps partiel ou à temps plein, si vous en avez besoin. Nombreux sont les illustrateurs, de grand talent, qui ont mis des années avant d’en vivre correctement. À moins d’un coup de chance, il faut s’accrocher et ne pas lâcher.
Je vous souhaite à tous de beaux défis créatifs à relever. Comme promis, voici quelques podcasts que j'ai eu beaucoup de plaisir à écouter. La liste est non exhaustive évidemment. N'hésitez pas à me partager les vôtres en commentaires :-) Deuxième Shift - EP40 Emmanuelle, Illustratrice et Directrice Artistique - Donner vie à ses projets après la naissance de ses enfants. Le Gouter - Soledad : illustratrice pour enfants de 0 à 77 ans Generation XX : #38 Mathilde Cabanas, illustratrice et chef d'entreprise : Ne pas avoir peur de l'ambition Tribu Indé 61 - Ectomorphe - 2 échecs avant de vivre de son activité Sens Créatif #4 Le Réseau - Faites-vous des amis, pas des contacts. Pourquoi pas moi - En chemin : Cyrielle Pisapia : d'Architecte à Illustratrice. Parenthèse #2.3 - Alice illustratrice Fcollective #26 Laura Lhuillier Illustratrice et fondatrice de Arual |
AuteurClémence Aimé est une illustratrice basée à Paris Archives
Octobre 2022
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